La gorge de Samariá


Un peu de géologie:
La Crète est un but touristique très populaire, mais c’ est aussi un paradis pour les géologues. La Crète est en effet située sur l’ arc Hellénique ou Egéen, où la plaque tectonique africaine entre en collision avec la plaque eurasiatique. A cause de cette collision, il y a une rapide élévation de la Crète: de ce fait, il y a une énorme différence d’ altitude entre la fosse de Pline, au sud de l’ île (où il y a des profondeurs de 5 km), et les sommets du mont Ida et des Lefka Ori, qui culminent à une altitude de 2450 m. A cause de cette – pour la géologie – rapide élévation du sol, il y a eu dans le courant des millénaires des fissures qui étaient à l’ origine des gorges. Il y a eu par après une rapide érosion du sol calcaire, et plus le sol s’ est élevé, plus l’ érosion s’ est accélérée. Ceci explique la présence d’ un grand nombre de gorges, surtout dans le sud-est de la Crète, où ces gorges continuent en direction du sud jusqu’ à la Mer de Lybie. Il y en a au total une cinquantaine, dont les gorges de Samariá et d’ Imbros sont les plus connues.
La gorge de Samariá se situe entre les monts Psiristra (1766 m) et Volakias (2115 m) et a été creusée par la rivière Tarraios. La gorge proprement dite a une longueur de 12,8 km (c’ est la plus longue d’ Europe, après les Gorges du Verdon), mais la descente a une longueur totale de 16 km; elle commence sur le plateau d’ Omalós, à une altitude de 1250 mètres, et descend jusqu’ au niveau de la mer, à Agia Rouméli. La profondeur de la gorge varie entre 200 en 1000 mètres, tandis que la largeur n’ est que de 3,6 mètres dans sa partie la plus étroite – ce passage s’ appelle les « pórtes ».
Un peu de littérature:
- http://www.west-crete.com/fr/samaria-gorge.htm

- http://crete.decouverte.free.fr/CRETErandoSamaria.html


Quelques informations pratiques: Il va sans dire que la balade de 16 km avec une dénivellation de 1200 mètres demande une bonne condition physique. Il faut en outre de bonnes chaussures (imperméables), de l’ eau et un peu de nourriture. Il y a, en cours de route, une dizaine de lieus de repos, tous avec de l’ eau potable.
D’ habitude, la gorge est ouverte du 1er mai au début octobre, mais quand le temps (et le niveau de l’ eau) le permet, elle peut être ouverte plus tôt – en 2016, elle a été ouverte dès le 15 avril. La plupart de promeneurs partent tôt le matin d
e Chaniá (il y a des bus à 6h15 et 7h45); à l’ arrivée à Agia Rouméli, il y a un bateau (à 17h) qui emmène les promeneurs à Chóra Sfakíoon (ou Sfakiá), d’ où il y a un bus qui retourne à Chaniá (retour vers 20h). Dans la gare des bus à Chaniá, on peut se procurer un ticket combiné Chaniá – Omalós et Chóra Sfakíoon – Chaniá (15,60 € en 2016); le ticket pour le bateau coûtait, en 2016, 12 €. L’ entrée de la gorge coûte 5 €.
Si vous prenez le bus de 7h45 et si vous entamez la balade à Omalós à 9h, vous disposez de 8 heures pour faire la traversée de la gorge.

Appréciation: Cette balade unique et spectaculaire mérite naturellement les ****.
[Le 16 avril 2016.]

Durée: A l’ entrée, vous recevrez un dépliant pratique avec entre autres les distances entre les lieus de repos et les temps (chronométrés); ce temps effectif de promenade (TEP) est de 285 minutes ou 4h45; ceci correspond assez bien au 4h25 que nous avons noté. Après ce temps qu’ il faut pour traverser la gorge proprement dite, il faut encore une demi-heure pour atteindre la côte, ce qui fait que le TEP se monte au total à 5 heures.
Puisque nous constatons que, normalement, le temps total (TTP) peut atteindre le double du TEP, et puisque vous disposez, comme nous venons de le dire, d’ un temps total de 8 heures, cela signifie qu’ il ne faut pas perdre trop de temps en cours de route. Nous nous sommes promenés de 9h à 16h35…

Description de l’ itinéraire: (0h00) Le lieu de départ s’ appelle Xylóskalo (= escalier en bois): on descend en effet tout d’ abord 215 marches rocheuses, renforcées avec des troncs d’ arbres. Après 8 minutes, nous poursuivons plus à plat et sur un sentier pierreux, entre de hauts pins. Après au total 600 mètres, il y a un petit point de repos, d’ où l’ on jouit d’ une vue extraordinaire. Nous continuons de descendre lentement, tandis que le sentier est parfois couvert (contre les pierres qui pourraient tomber).

(0h20) Après 20 minutes, la descente devient rocheuse. Nous passons le signe de 1 km, et la descente devient très belle, sur un admirable sentier qui est la plupart du temps ombragé à cause des arbres très hauts – les rochers sont parfois assez glissants.

(0h36) Après 1,7 km, nous passons Neroútsiko, le premier lieu de repos, avec un banc et une source (+ un peu plus loin une toilette) – il y a tout autour des arbres splendides. Plus loin, il y a quelques virages courts et la suite de la descente suit aussi de beaux virages.

(1h00) Après tout juste une heure et environ 2,8 km, nous arrivons dans un virage sec à gauche et devant un lit de rivière avec de gros blocs de rocher. Le sentier descend plus doucement, à gauche et en haut du lit.

(1h03) Nous atteignons ainsi le lieu de repos Sykiá (avec source). Quelques minutes plus loin, nous virons à droite devant un tronc d’ arbre décoré de nombreux galets – notez qu’ il faut ici continuer tout droit pour traverser le lit de rivière. Nous poursuivons donc à droite du lit et nous passons le kilomètre 3. Après encore 5 minutes, nous arrivons de nouveau dans le lit: nous le traversons (flèche rouge), nous descendons sur la rive gauche, puis nous retraversons le lit (flèche rouge). Nous continuons donc à droite du lit, nous entendons le bruissement de l’ eau, nous descendons encore jusque dans le lit et nous le traversons pour la quatrième fois.

(1h19) Nous devons traverser les flots rapides d’ un affluent, nous grimpons quelques moments, puis nous suivons un bout à plat – et nous arrivons à côté d’ un panneau qui donne des informations sur un ancien temple du 6ième siècle av. J.-Chr. Nous atteignons le lieu de repos Agios Nikólaos, avec à droite un énorme cyprès crétois et la chapelle d’ Agios Nikólaos. Juste après un petit bâtiment, nous virons à droite et nous passons ainsi à gauche de la chapelle. Nous serpentons sur le large sentier vers l’ eau en poursuivant entre de splendides arbres.

(1h32) Nous traversons finalement ce lit pour continuer à droite de celui-ci, mais nous descendons encore jusque dans le lit même et nous retraversons l’ eau (cairn). La gorge semble devenir plus étroite, nous traversons l’ eau encore une fois, puis suit un
très beau bout sur la rive droite.

(1h40) Nous traversons le lit vers la gauche (flèches bleues) et nous arrivons ainsi après encore 4 minutes au lieu de repos Vrýsi, sur la rive gauche (avec source). Nous descendons ensuite vers la droite pour traverser l’ eau pour la n-nième fois (flèche rouge) et nous entamons un bout facile. Nous atteignons le kilomètre 5, avec sur notre gauche une magnifique paroi.
Après un très beau bout en haut du lit, nous descendons à gauche – et nous arrivons de nouveau à droite du lit qui est maintenant à sec. Nous le traversons (cairns) et nous remontons en serpentant sur un sentier inégal, jusqu’ au lieu de repos Prinári, avec source.

(2h06) Nous poursuivons assez longtemps plus haut au-dessus de la vallée sur un sentier magnifique, nous passons le kilomètre 6, nous descendons vers une source et nous continuons de descendre assez vite jusqu’ à ce que nous arrivions encore dans le lit. Nous le traversons, pendant que nous virons à gauche sur un sentier de gravier. Nous virons de nouveau à droite et nous atteignons encore le lit – mais nous restons à droite de celui-ci. Plus loin, nous arrivons quand-même dans le lit, mais nous en sortons vers la droite – des cairns nous guident. Après quelques minutes, nous atteignons un panneau d’ informations « Samariá and people », e
t nous arrivons ainsi près de l’ ancien village de Samariá.
Nous passons sur le pont, pour y jeter un coup d’ œil: le village était habité jusqu’ en 1962, quand toute la région est devenue un parc national et que les habitants ont été obligés de déménager.

(2h33) Nous nous trouvons maintenant à mi-chemin… Nous repassons le pont et nous poursuivons sur la rive droite. La vallée est toujours large: de l’ autre côté, nous apercevons l’ église d’ Agia María – le nom de Samariá est une altération de Santa Maria… Nous y voyons également de petits jardins emmurés, plus loin sur notre droite une oliveraie emmurée.

(2h50) Après une partie facile sur un beau sentier large, nous voyons devant nous que tout d’ un coup la gorge devient plus étroite, mais tout d’ abord nous atteignons le lieu de repos de Perdíka (source). Nous serpentons à droite et à gauche pour arriver dans le lit, puis nous suivons les cairns.

(3h00) C’ est ainsi que, après tout juste 3 heures de TEP, nous arrivons dans l
a partie étroite de la gorge. Nous continuons pendant 25 minutes magnifiques, puis nous montons et la gorge devient plus large pour un bout de temps – il y a de nouveau de l’ eau dans le lit. Après quelques minutes, nous redescendons jusque dans le lit et nous arrivons juste à côté de l’ eau – la largeur de la gorge n’ est ici que de 8-10 mètres, parfois nous devons sauter par-dessus l’ eau ou nous continuons dans l’ eau.

(3h40) Nous allons à gauche pour monter un peu, mais après 3 minutes nous arrivons de nouveau dans le lit et nous serpentons entre les rochers. Nous sautons de pierre en pierre pour traverser l’ eau vers la droite, puis nous retraversons le lit sur un petit pont et nous remontons. Nous passons le kilomètres 11, puis une avalanche de pierres où la gorge redevient plus large – et nous atteignons ainsi l’ important lieu de repos de Christós.

(3h57) Environ 5 minutes plus tard, la gorge redevient subitement plus étroite: nous virons à droite et nous arrivons décidément dans la partie la plus étroite, où la largeur n’ est que de 3,6 – nous sautons l’ eau, de pierre en pierre. Ce sont les Pórtes.
La gorge redevient un peu plus large, nous passons l’ eau à droite, puis encore à gauche.

(4h11) La gorge devient de nouveau plus étroite, pour la dernière fois: nous traversons l’ eau vers la droite – plus loin, il faut traverser le lit encore 4 fois, pendant que la vallée devient plus large, 2 fois sur des ponts, 1 fois sur un petit pont et 1 fois en sautant sur des pierres.

(4h23) Nous atteignons ainsi la sortie (« exit ») de la gorge proprement dite, où se fait le contrôle des tickets.
Nous passons un café (fermé), puis il faut suivre une route de gravier monotone pendant 13 minutes.
Nous passons ensuite un petit pont et nous débouchons sur un chemin bétonné – parfois, il y a ici un petit bus qui pourrait vous épargner les dernières 20 minutes de béton… Nous suivons ce chemin bétonné à droite (panneau routier Agia Rouméli) et nous poursuivons dans un paysage pas tellement agréable. Vers la fin, nous tenons d’ abord à gauche, puis nous virons à droite pour suivre le bord de mer jusqu’ à la taverne Paralía, où attend le bateau. (4h56)

[Il faut se procurer les tickets pour le bateau dans la ruelle, un peu plus haut sur la droite. Le bateau part à 17 heures et met une heure et demie pour atteindre Sfakiá (deuxième arrêt).
A Sfakiá, il faut se promener quelque 50 mètres vers l’ intérieur, puis monter l’ escalier sur la droite, où le bus pour Chaniá attend sur le parking.]